Wednesday 22 February 2012

Ma Berlinale 2012

MA Berlinale 2012

J'ai vu entre le Vendredi 10 Février et le Dimanche 19 Février 29 Films dans les différentes sections du Festival du Cinéma de Berlin, la Berlinale 2012.
Ce n'est pas l'année où j'ai vu le plus de films – mon « record » personnel est aux alentours de 38 – mais c'est une année où j'ai vu très peu de films faibles, où j'ai vu beaucoup de films très forts, et rencontrés des personnalités très intéressantes.

Quel a donc été mon programme ?
Le voici, chaque titre renvoie à une description et aux photos en anglais sur le site officiel de la Berlinale

Comme d'hab, tout le matériel iconographique présent dans l'article est copyright myself, moi-même en personne, et je décline toute responsabilité sur les contenus que vous pourriez rencontrer en cliquant sur des liens de liens de liens, si vous êtes sur cette page vous avez un minimum d'expérience dans « l'internet ».

Vendredi 10
Keep the Lights on – Teddy Award pour le meilleur film de fiction LGBT
Um's tägliche Brot – 2 Films d'époque sur la condition ouvrière berlinoise en 1929
Les Adieux à la Reine – Compétition, à voir pour Léa Seydoux et surtout pour le rôle de Noémie Lvovsky en Madame Campan, rôle qui donne sa fondation au film, en jouant l'interrupteur entre la cour et « l'arriére-cour ».
Bestiaire – Documentaire sur les animaux d'un zoo québécois
Samedi 11: 5 Films dans la journée, record 2012 (j'ai déjà fait 6 films dans le passé)
Isdraken – Film suédois dans la Section « Generation 14+ » qui m'a fait rire et pleurer
Man for a day - Documentaire allemand sur l'atelier de Diane Torr conduisant des femmes à vivre une journée dans la peau d'un homme. Très intéressante discussion après le film avec Diane, j'espère que nous pourrons travailler sur un projet ensemble !
Love – Film chinois et taiwanais d'histoires d'amours entrelacées
Kazoku no Kuni – très beau et profond film Japonais, sur la relation à la famille et à la notion de "Heimat", et les japonais d'origine nord-coréenne
Ang Babae sa septic Tank – Film Philippin jubilatoire, tous les étudiants en cinéma présents dans la salle ont frénétiquement applaudis en réclamant la difffusion de cette parodie des « cinéastes pour festivals » dans tous les festivals
Dimanche 12, match par équipe d'Èchecs le matin (j'ai sauvé la nulle, mon équipe a gagné):
Elles – Belles performances d'acteur, j'ai vu des films beaucoup plus ambitieux – et donc dérangeant pour le spectateur – que ce traitement « bourgeois » du sujet
Programm C 3 courts métrages – et découverte de Rainer Ghanal, un taliban du vélo, comme moi
Lundi 13:
Extremely Loud and incredibly close – les 10 dernières minutes sont inutiles, dommage, sauf si vous avez une poussière dans l'oeil et la larme américaine facile.
L'Enfant d'en Haut – excellent film, confirmation du talent de Léa Seydoux, et un gamin extraordinaire, Kacey Mottet Klein. Plus le temps passe et plus je me rends compte que ce film « croît » en moi.
Mardi 14:
Perspektive Deutsche Kino : 3 moyen-métrages Tage/Sometimes/Trattoria. Celui du milieu est notamment immanquable, au moins pour la « Machine Universelle » !
Joven & Alocada – film déjanté sur une adolescente bloggeuse découvrant la sexualité, les orientations sexuelles différenciées et la complexité des émotions dans une famille ultra-croyante évangélique en Argentine. Film diffusé dans la section … Adolescent(e)s.
Beirut Calling – La scène Videaste libanaise, avec une table ronde passionnante
Mercredi 15:
Sleepless Knights - sleepless je ne le fut pas, malgré (ou à cause) de la beauté des images
10+10 – 10 courts métrages de 10 réalisateurs taiwanais, inégal

Paziraie SadehMON FILM PREFERE de 2012 ! Prix du film asiatique sous son titre anglais « Modest Reception ». Je vais faire un article sur ce film dés que j'en ai l'énergie. J'avais déjà trouvé excellente l'actrice principale, Taraneh Alidoosti, dans Darbārehye Elly (À propos d'Elly)

Hindsight – un film de gangster coréen assez ludique, avec un thème de départ alléchant : un ancien parrain de la mafia qui a pris sa retraite suit un atelier de cuisine et y rencontre une jeune femme. Quelques erreurs de script, d'illogismes dans la narration surtout aprés la première heure, mais justement la première heure est super !
Jeudi 16:

Nuclear Nation – Documentaire sur les suites de l'accident nucléaire de Fukushima, s'attachant aux 1000 habitants de Futuba, le village où est construit la centrale, qui un an aprés vivent toujours dans un lycée désaffecté, sans aides, et de leur maire, ancien grand lobbyiste du nucléaire aujourd'hui farouchement opposé. Devrait être montré aux habitants de Blaye !
Parada – Comédie sur l'alliance improbable d'anciens criminels de guerres ex-yougoslaves (un serbe, un croate, un bosniaque, un kosovar) chargés de protéger la premiére Gay Pride à Belgrade – un côté cage aux folles, un hymne à la mémoire de la Yougoslavie contre les nationalismes, et un pamphlet anti-homophobes. Le film a obtenu le prix du public (mainstream) de la section Panorama, et le prix du public (LGBT) du magazine Siegessaüle.
Kebun binatang – Film indonésien magnifique sur une petite fille égarée dans un zoo et qui y grandit, jusqu'à sa « remise en vie sauvage » hors du zoo. Malheureusement terni par la faiblesse d'un personnage clé – le magicien, une erreur de casting, cela aurait sans doute mieux fonctionné avec un personnage un poil plus « sénior ».
Vendredi 17 :
Gattu – Comédie hilarante, pédagogique mais pas trop, sur un gamin analphabéte prêt à tout pour battre le champion de son village en Inde en Cerf-volants
XinguLE PLUS MAUVAIS FILM DE MA BERLINALE – traité de propagande à la gloire du «bon blanc » acheteur de bonne conscience facile, instrument de la disparition des indiens d'Amazonie mais réinventé comme leur sauveur. Emotions à gros violons, aucune problématique politique, économique ou sociale, du catholicisme social pur, hypocrite charité visant á se sauver soi-même, pas celui à qui on « donne ». L'exacte illustration de tout ce que dénonce Paziraie sadeh.
Samedi 18 :
Audre Lorde, The Berlin Years – Documentaire sur la militante Audre Lorde, qui se définissait ainsi : « Je suis poéte, noire, afro-américaine, féministe, lesbienne et socialiste ». Audre est morte en 1992. Elle a beaucoup fréquenté Berlin entre 84 et sa mort, et joué un rôle fondamental dans la construction d'une communauté afro-allemande.
König des Comics – l'obligatoire film Berlinalien de Rosa von Praunheim, cette fois-ci en plus sur un de mes dessinateurs préféré, Ralf König !
Berlinale Shorts V : 6 courts-métrages, dont Loxoro, Teddy Award du court métrage
Dimanche 19:
Prasdnik Swjatowo Jorgena avec en introduction le merveilleux "Chess Fever" , fable semi-fantastique dans un Moscou gagné par la fiévre des èchecs en 1925, avec le champion du monde cubain de l'époque Capablanca. Le film principal est une fable jubilatoire, extraordinairement drôle, anti-cléricale ! Muets, les deux films étaient accompagnés par un pianiste live.
Superbe fin de Berlinale !

Je recommande à toutes et tous le Blog sur le cinéma Pascale Rousseau-Dewambrechies! Pour suivre aussi le cinéma hors-Berlinale !

Tuesday 21 February 2012

Berlinale 2012: Le Palmarès

Berlinale 2012 : Les Palmarès, un bilan personnel
La Berlinale 2012 s'est achevée samedi soir avec la publication des prix, les Ours d'Or et d'Argent, récompensant les films de la sélection officielle, ainsi que la communication des prix indépendants et/ou des autres sections du festival.
Le vendredi déjà avait eu lieu la cérémonie des « Teddy Awards », récompensant les films traitant d'une manière ou d'une autre de problématiques LGBT, transversale à toutes les sections du festival.
Voici les Palmarès :


Officiel :
Jury : Mike Leigh (Président), Anton Corbijn, Asghar Farhadi, Charlotte Gainsbourg, Jake Gyllenhaal, François Ozon, Boualem Sansal and Barbara Sukowa.

GOLDEN BEAR FOR THE BEST FILM - Caesar Must Die by Paolo & Vittorio Taviani
JURY GRAND PRIX-SILVER BEAR - Just The Wind by Bence Fliegauf
SILVER BEAR FOR BEST DIRECTOR - Christian Petzold for Barbara
SILVER BEAR FOR BEST ACTRESS - Rachel Mwanza in War Witch by Kim Nguyen
SILVER BEAR FOR BEST ACTOR - Mikkel Boe Følsgaard in A Royal Affair by Nikolaj Arcel
SILVER BEAR FOR AN OUTSTANDING ARTISTIC CONTRIBUTION - Lutz Reitemeier for the photography in White Deer Plain by Wang Quan'an
SILVER BEAR FOR THE BEST SCRIPT - Nikolaj Arcel, Rasmus Heisterberg for A Royal Affair by Nikolaj Arcel
ALFRED BAUER PRIZE (Awarded in memory of the Festival founder, for a work of particular innovation) - Tabu by Miguel Gomes
SPECIAL PRIZE-SILVER BEAR - Sister by Ursula Meier
BEST FIRST FEATURE AWARD - Kauwboy Kauwboy by Boudewijn Koole
Indépendants :
TEDDY AWARD - Keep the Lights On
TEDDY AWARD  Short Film : Loxoro
THE CRYSTAL BEAR PART 2 - Night of Silence
DIALOGUE EN PERSPECTIVE - This Ain't California
AMNESTY FILM PRIZE - Just the Wind
PEACE FILM PRIZE - Just the Wind
NETPAC AWARD- Modest Reception
CINEMA FAIRBINDET PRIZE - Call Me Kuchu
CALIGARI FILM PRIZE - Beyond the Hill
ECUMENICAL JURY PRIZE - Caesar Must Die (Competition), The Wall (Panorama), The Delay (Forum)
FIPRESCI JURY PRIZE - Tabu (Competition), Atomic Age (Panorama), Hemel (Forum)
C.I.A.C.E. PRIZES - Death For Sale (Panorama), Our Homeland (Forum)
EUROPEAN CINEMA LABEL PRIZE - My Brother the Devil

Je vais d'abord commenter ces palmarès avant de revenir sur ma Berlinale.
Avertissement : je n'ai pas vu tous les films primés en compétition officielle. En fait, de tous les films récompensés dans la sélection officielle je n'en ai vu qu'un, l'ours d'argent « mention spéciale » pour « L’enfant d'en Haut » de Ursula Meier.
J'ai vu en compétition Kebun Bunatang (Cartes postales du Zoo), et les deux spéciales Extremely loud and incredibly close et Les Adieux à la Reine.
Mon analyse repose donc sur les conversations avec mes amis ayant vu les autres films, les critiques lues, et aussi mon opinion des films en compétition que j'ai vu.
D'une manière générale je suis assez déçu par les Ours de cette année. Tout le monde s'accorde à dire que la sélection 2012 était un grand cru, et le palmarès aurait pu aussi donner une direction au cinéma, à la Berlinale, en faisant confiance à l'avenir. Le palmarès 2012 est ennuyeux, conformiste, conservateur dans ses choix cinématographiques, tant dans les parti-pris esthétiques que dans la générosité auto-attribuée des thématiques distinguées. Je m'explique :

Les Frères Taviani ont réalisé un très bon film. En partie en Noir et Blanc. Sur un sujet social, politique et philosophique : des détenus condamnés à de très longues peines mettant en scène une pièce de théâtre. Mais ce n'est pas par ce que le traitement en noir et blanc, ou avec des images tirant sur le noir et blanc, est très à la mode en ce moment qu'il faille absolument récompenser par l'Ours d'Or deux réalisateurs déjà reconnus pour l'ensemble de leur œuvre. L’Ours d'Argent de la mise en scène aurait permis d'à la fois d'honorer leur œuvre que ce film. Cela aurait permis de monter en grade la contribution hongroise Just the Wind, qui a fait l'unanimité y compris dans les prix non officiels, et/ou Barbara.
La récompense pour la meilleure actrice de Rachel Mwanza pour Rebelle est aussi discutable. Léa Seydoux a crevé l'écran de la Berlinale avec deux films, Les Adieux à la Reine et L’enfant d'en Haut (Sister), est une jeune actrice capable à la fois de s'investir dans une grande coproduction à costume que dans un drame social et philosophique très justement tourné. La reconnaître aurait été justement un engagement pour le futur du cinéma. Rebelle aurait pu recevoir la mention spéciale, reconnaissant le travail du réalisateur, qui a trouvé et formé son actrice principale.

Je ne comprends absolument pas le prix du meilleur acteur. On a l'impression que le jury a eu peur de passer pour une bande de vieux barbons dépressifs, et donc a reconnu une comédie avec 2 prix. J'adore l'amour danois, les comédies danoises sont toujours jubilatoires d'humour noir et subtil, combiné avec un esprit de farce gargantuesque. Mais ce prix paraît plaqué artificiellement, incohérent. D'autant que ce film a obtenu 2 prix ! J'aurai préféré voir Tabu, le film le plus encensé par les critiques et les cinéphiles enragés, recevoir plus qu'une mention artistique semi-confidentielle, et recevoir l'un des prix de « Une Affaire Royale ».
Cela aurait libéré de la place pour reconnaître le très beau film indonésien Kebun Binatang, qui du fait d'une ou deux imperfections (un acteur un peu faible dans le rôle du magicien par exemple) méritait ce prix artistique mais pas plus.

Les autres Prix :
J'ai eu beaucoup plus de chance dans mes choix hors-compétition, ayant visionné les prix Teddy Awards, Keep the Lights On, et les prix du public Panorama et LGBT, Parade. Mon film préféré, Modest reception, a obtenu le prix du meilleur film asiatique ! J'ai aussi vu le court-métrage Loxoro, Teddy Award pour court-métrage, ainsi que le prix Forum : « Our Homeland » (Kazuko no Kuni) film très impressionnant.
Synthèse : une excellente sélection, meilleure qu'en 2012, mais un palmarès décevant, le jury 2011 avait été plus inspiré.
Prochain article : MA Berlinale.
Le Palmarès
Un article (anglais) dans Variety
Un article (allemand) dans Kinozeit
Un article (Francais) de Telerama
A noter que je n'ai lu l'article de Telerama que je référencie qu'aprés avoir écrit mon article. Nous disons à peu prés la même chose!
Ma galerie Berlinale 2012 (copyright moi-même)

Monday 13 February 2012

Berlinale 2012 First Impressions

Galerie Updated!

Berlinale first Feelings after the first Week-end: 10 movies seen, in almost all section (Competition, Panorama, Forum, Special, Perspective German Cinema, Generation, Retrospective), from almost all continents (France, Germany, China-Taiwan, Japan, Philippines, Lebanon, Haiti, Sweden, USA, still missing Africa), features and docus, experimental and big costume production.
Each Berlinale has of course its strongpoints, but with 407 movies proposed it's very much up to each individual to do its own programm according to its own interest (except you are stuck with 24 orders from your editor in chief, but I am here private or maybe as small blogger from the corner, so no Editor in Chief). (and yes, "its" is correct.)
So what is the fazit in all those movies for me up to now? (subjective of course)
There is one strong trend family on love, what is a couple, or gender, or sexual orientation and/or sexual attraction: Keep the Light On, Man for a Day, Elles, Love, even in a sense les Adieux à la Reine.
A second one on splitted Family, brotherhood, absent fathers: Love, Iskander, Kazuko no Kuni, My Father is still a communist, but I am not so sure about Woman in septic tank but could be. (the servant says in Les Adieux she grew up without her parents, does it count here?)
Third: Social conditions and classwarfare: Um's tagliche Brot, the condition of the working class in england, and in some way Elles, les Adieux à la Reine and The woman in the septic tank, and in a subtle way Man for a Day
Fourth: what is or What for cinema? The Woman in a septic Tank, the whole Programm C, Keep the Lights and Love on in a sense (shooting guys represented, using their works to some purposes IN their lives).
Will see if new trends are popping up in the next 7 days left at Berlinale 2012!
Album that I will irregulary update with new pictures

Thursday 9 February 2012

Berlinale 2012: La Berlinalite

Beaucoup de berlinois, notamment ceux nés ici, mais aussi une proportion non négligeables de ceux ayant choisi de le devenir, ignorent la Berlinale. Le Festival est le plus grand festival de cinéma ouvert au public de la planête, mais beaucoup de berlinois considérent la manifestation comme un débarquement d'extra-terrestres, un peu moins exotique peut-être qu'une visite de Jeunesses Catholiques au KitKatKlub, mais quand même bien loin de l'intérêt populaire pour la Grüne Woche (le salon de l'agriculture), le salon du Tourisme, voire le salon des nouvelles technologies.

Il existe cependant également une population trés spéciale, de berlinois et d'ex-berlinois, pour qui la vie se divise en deux saisons: l'été d'un côté, de Mai à Septembre, et la longue saison d'Octobre à Avril où l'on attends la Berlinale, la voit venir, s'organise frénétiquement lorsqu'elle est là, la vit complétement et sans concessions, la voit partir, se retrouve pour une thérapie de groupe de la gueule de bois post-traumatique, avant de se battre avec une profonde dépression hivernale, en attendant les beaux jours.
C'est la population atteinte de Berlinalite.
Rien ne sera épargné pour dégager du temps et de l'argent pour la Berlinale, les vacances sont posées dés le 20 Février pour l'année suivante, on ne change pas de boulot en Février, on refuse toute réunion de famille, de toute maniére en Février nous n'avons qu'une famille: celles et ceux qui comme nous sommes à la recherche de cartes, vont nous acheter des cartes ou pour qui nous les rachetons, avec qui on boit le capuccino zu mitnehmen en courrant entre deux salles (les films commencent à l'heure et les salles sont fermées aux retardataires), avec qui nous sortons épuisés et heureux à 2:00 du mat par tempête de neige aprés la derniére scéance de la nuit, sachant que l'on se retrouve pour le petit déj à un film Génération entourés de gamines et gamins à 09:00.
Dans cette affection, le mois de Mars est le pire de l'année. Mars n'a rien à faire dans un calendrier. C'est un mois inutile, douloureux et superfétatoire, que l'on pourrait avantageusement remplacer par un avancement de Juin trois mois plus tôt.
(Cher Dieter Kösslick, si par le plus grand des hasards tu me lis à traver une traduction automatique: Oui, je milite pour le rétablissement de la Berlinale à son rendez-vous de Juillet/Août! Aprés tout, les Oscars se sont déplacés fin février, cela embête tout le monde, remettons le festival en été. Avantage: l'année du déplacement on fera deux festivals!)

Comment attrape t-on la Berlinalite?
Chacun a son histoire particuliére: infection par un amant une maitresse nous ayant conduit pour la premiére fois sur place, visite sans savoir d'une salle de cinéma, choix conscient adulte de faire l'expérience de la Berlinale...
Moi, cela m'a pris par hasard et par surprise alors que j'étais ici depuis plus de deux ans déjà. Je venais de voir mon premier Bollywood, et découvrais stupéfait un cinéma qui me faisai pleurer à grosses, chaudes, sincéres, larmes, alors que franchement, sans vouloir jouer le macho, l'une de mes "Macke" est de ne pas montrer assez mes sentiments...Par ailleurs, aucun Hollywood ne m'a jamais arraché la même explosion de sentiments.
Je voulais voir d'autre Bollywood, et devai me résoudre: soit j'entamai la tournée des petites boutiques pakistanaises de Düsseldorf, Frankfurt, Berlin, à la recherche de dvd sans sous-titres, soit j'allais passer quelques week-ends en Angleterre, soit j'attendais le retour de la Berlinale.
Je décidai de suivre chacune de ces stratégies, poussant même le bouchon jusqu'à aller en Inde, où nous vîmes un Bollywood à Jaipur et un autre à Mumbai (Pinjar, pour les fans).
Revint la Berlinale 2004, et je m'y lancai à fond. La Berlinalite était maintenant profondément inoculée, incurable.

Pour l'instant, voici les cartes que j'ai pu me procurer (consommation personnelle, j'ai acheté pas mal de cartes pour des amis et des amis d'amis):
Vendredi 10
Keep the Lights on
Um's tägliche Brot
Les Adieux à la Reine
Bestiaire
Samedi 11:
Isdraken
Man for a day
Kazoku no Kuni
Ang Babae sa septic Tank
Dimanche 12, j'ai un match par équipe d'Èchecs le matin:
Programm C
Lundi 13:
Extremely Loud and incredibly...
Mardi 14:
Beirut Calling
Mercredi 15:
Hindsight
Jeudi 16:
Parada
Kebun binatang
Dimanche 19:
Prasdnik Swjatowo Jorgena avec en introduction le merveilleux "Chess Fever"!
Oui, il s'agit de voir ces films au CINEMA!
Je suis l'auteur "copyright" de toutes les photos de ce blog.

Sunday 5 February 2012

Ein Gefahr in Europa: Merkozy, verbundete gegen Hollande

Die Konservativen in Europa haben Angst: dass die Europäer plötzlich entdecken, dass es Alternative gibt, dass Europa nicht durch selbstmörderische Sparsamkeit sondern durch Investition und Umverteilung sein Problem lösen kann.
Also gibt es eine neue Allianz. Es geht um das heilige Doxa der europäische Liberal -konservatismus. Da wird Orban gegen alle verteidigt, als Demokratiekämpfer umgeschrieben. Da werden alle noch schwache funkelnden Lichtern einer sozial-demokratische Denkens erstickt, Zapatero und Papandreou aussortiert.
Und da gibt es plötzlich einen große Gefahr.
Sehr großen Gefahr.
Womöglich könnte einer der wichtigsten Volkswirtschaft demokratische eine neue Orientierung einschlagen wollen.
Vielleicht wird doch etwas anderes in Europarat ankommen.
Vielleicht wird Francois Hollande doch Präsident, und die routinierte Ausbeutung um die Bankstern zu retten anhalten.
Schrecken und Verzweiflung, Angst und Panik, Tränen und Schreien!
Aber es gibt noch eine Chance für diesen Pack. Ja, Genau! Angela wird das einrichten wissen! Also wird Angela statt Nicolas in Frankreich antreten!
Und sieh da! Die konservative Presse mache mit!
Seit 3 Tagen ein Flut an "Meinungen" "Analysen" in der deutsche Presse unzw... die Hollande als Gefahr, als Antichrist, als neuen Bolschewisten beschreiben! Mit einem Gero von Radow der sich sogar zwischen die Zeit und Handelsblatt selbst plagiert! Merkel und Sarkozy werden sogar einen gemeinsam Wahlkampfauftritt morgen in ZDF und France2 haben, so ernst ist die Lage!
Was für eine beschämende Allianz, armselige Koalition der Heuchlern, Inkompetenten und selbst ernannte "Konsolidatoren". Die sind diejenige die Europa hierher geführt haben, die die letzten 2 Jahren massiv an eine Verschlechterung der Situation hingearbeitet haben, die immer noch nicht verstanden haben, dass Blut-saugen ins Kino gehört, und nicht in volkswirtschaftliche Handeln.
Liebe deutsche Freunden, um eurer Interesse Willens, Unterstützt Francois Hollande, bitte hier "Like" machen:
https://www.facebook.com/#!/francoishollande.fr
2 Papier zum AQLternative hier:
the-costs-of-waving-goodbye-to-greece-make-it-unlikely-to-happen/
europes-deepening-labour-market-crisis-an-indictment-of-mistaken-policy/

Saturday 4 February 2012

Berlinale mode d'emploi

La Berlinale, cet évènement qui nous fait oublier hiver, froid, neige, verglas, chagrins, angoisses, rhume, mal au dos, jambes cassées, polyfactures, traumatismes de tous genres et autres morts cliniques, (il est d'ailleurs trés malpoli de faire remarquer pendant la Berlinale à votre voisin mort-vivant qu'il commence à fouetter, vous-mêmes aprés les deux premiers jours à 4 films par jour vous sentez pas loin pareil, et en plus s'il n'est pas mort-vivant c'est un programmateur de salle voire un critique, ou pire une étudiante-actrice, donc faites gaffe à l'étiquette. Les seuls à ne pas être rencontrés dans les salles sont les producteurs, ouf, ils sont en train de manger le repas que vous avez oublié de prendre quand vous avez couru voir ce documentaire coréen en noir et blanc de 8h30) la Berlinale donc a attendu bien patiemment que l'hiver sorte de son Sommerschlaf pour annoncer son programme, quel sens du rythme!

Comment ca marche?
Tous les films avec toutes les scéances et les cinemas sont répertoriés dans le Programme, gros cahier de 3,7 kilos disponible gratuitement à partir de lundi Potsdamer Platz ou bien ici en ligne: http://www.berlinale.de/media/pdf_word/service_7/62_ifb_1/62_IFB_Programm_web.pdf
Ce cahier est indispensable, non pas pour planifier vos films, mais pour replanifier en catastrophe quand vous vous rendrez compte que l'interview de la star chilienne du film d'action tibétain vous a fait manquer le début de la rétrospective du cinema experimental d'avant premiére guerre mondiale afghan (mais c'est vrai qu'elle était trop belle et trop intelligente, vous êtes amoureux pour la quatréme fois de la journée, et avez entretemps oublié quelle est votre propre orientation sexuelle, entre cinéphiles cela ne compte plus.). 407 films, prés de 1500 scéances en tout (3 à 4 scéance publique par film, avec 1 à 2 scéances présence de l'équipe du film, débat aprés le film dans la salle), en 12 jours, sur une dizaine de cinémas, dont 4 Potsdamer Platz.
Et oui c'est terrible, faut faire des choix.

Pour bien tout planifier, utilisez le calendrier en ligne: créez un compte, enregistrez votre programme en pdf, imprimez le et revérifiez si vous n'avez pas une séance finissant à 13:10 au Colosseum de Prenzlauerberg et la suivante à 13:25 au Delphi Kantstrasse. SI vous êtes ministre ou Supermann/Spidermann/Batmann vous avez une chance, les autres changez l'un des films. http://www.berlinale.de/de/programm/berlinale_programm/programmsuche.php

Le Tip et le Zitty publient des petits formats trés trés trés pratiques, toutes les sceánces, et même une petite description de tous les films, tenant dans la poche arriére d'un jean trop serré, donc rapidement déchirés, achetez tant le Tip que Zitty cette fois-ci.

La Berlinale est divisée en plusieurs sections:
Compétition, c'est là où les stars se pressent devant le Berliner Palast Potsdamer Platz, avantage: si vous avez une place, ce qui est tout à fait possible et faisable sauf Bollywood, vous passerez aussi sur le tapis rouge (en sortant). Et vous serez dans la même salle que tout ce monde.
Panorama: c'est là où passent les vrais bons films. Avantage: les stars y sont aussi, mais disponibles pour des questions, sauf Bollywood.
Forum: c'est là où passent les vrais bons futurs films cultes, ainsi que les travaux de diplôme d'école des futurs vainqueurs de la compétition. Les stars y sont aussi, en jeans et disponibles pour des questions, surpris même qu'on leur en pose, eux-mêmes en ont tellement aussi, comme "comment traduire WInterdienst en Hindi?"
Perspective: le Kindergarten pour jeunes cinéastes allemand(e)s. Tous les films que vous aimeriez voir et qui ne seront jamais distribués, voyez vous le cinema allemand doit être soit divertissant (Schuh der Manitu) ou profond (Untergang), mais pas léger, drôle, intelligent, artistiquement exigeant, socialement en pointe et politiquement radical, ca c'est pour la section Perspective, pas pour des salles de cinéma. Pas de bollywood, mais parfois des films coréens, et oui.
Generation: avec les deux categories "Enfants", où vous verrez des contes oniriques vachement politiques en fait, et "14+/Ados", où l'on parlera de sexualité onirique vachement social en fait.
Retrospective: quelques films jamais soupconnés d'exister et plus vieux que la chute du mur.

Des Thémes sont transversaux (Quer) aux sections:
Teddy Bär, le prix LGBT, et dont la soirée de remise de prix est la SEULE soirée à vivre si vous n'en faites qu'une, dommage, c'est normalement un Jeudi... Gastronomie: Manger et voir un film au cinéma! En même temps! Super cuisine il parait.

Comment aller voir un film?
Facile: on note l'horaire, la salle, et on va au ciné acheter sa place 30mn avant la représentation. Ceci est valable pour quasi tous les films en matinée, les films en semaine aprés 23.00, et les films sur l'extrémisme religieux. Pour les autres, gros risque que la queue soit trés longue et les places encore libre insuffisantes. Avec un peu de chance, quelques personnes apparaitront pour revendre des tickets dont ils n'ont plus besoin.
Facile à l'avance: acheter en ligne. Les tickets pour les scéances sont mises en vente 3 jours avant la représentation en ligne et en guichets centraux. Donc, si votre film de rêve est le Jeudi 16, vous pourrez commander un ou deux (maxi deux à la fois) tickets en ligne le lundi 13. Inconvènients: il faut quand même passer aux guichets centraux (5 dans Berlin) pour récupérer les tickets commandés, et le contingent est limité.
Facile et au coeur de l'ambiance: faire la queue devant les guichets centraux, avec ses listes de films, sa carte pour calculer les distances entre les cinemas, les commandes des copains qui travaillent et la voisine de devant qui achête pour vous 2 cartes pour un film (vous y allez à 2 couples) et vous 1 carte pour elle (elle va voir un autre film, mais avec ses deux amants).
Encore plus facile: on passe commande par SMS aprés avoir manqué la vente en ligne à un copain/copine qui est dans la file d'attente des guichets centraux. C'est là qu'il est important d'avoir une tactique de chasse, un bon réseau.
Le guichet central principal est dans les Arcades de Potsdamer Platz. Il y en a d'autres, au Kino International, prés de Zoo etc...

Combien ca coûte?
Certaines scéances sont à 3 Euros, la plupart à 8 €, les plus chéres à 11 ou 12. Il y a un surcoût en achetant sur Internet (1 à 1,5 Euros) pour cause de traitement par carte de crédit (Master et Visa demandent plein d'argent).
Combien de films maximum par jour?
Ben euh ca dépends. Mon record personnel parce que je n'avais pas le choix (ma boite, sacrilége et désespoir, m'envoya en formation à San Francisco le dimanche du premier WE de la Berlinale, je revins le Jeudi, et foncait de Tegel au cinéma pour 3 films dans la nuit, avec bagages et jetlag) eut lieu le samedi avant mon décollage où j'essayai de voir tous les films qui me branchaient vraiment, j'en ai vu 6.
L'idéal c'est 3, voire 4 si l'on commence à 09:30 ou si l'on fait une scéance de nuit (Long film poétique danois de 2:30 commencant à 23:30, par exemple). Mais bon, chaque film n'est montré que 3 ou 4 fois, donc si un film vous branche vraiment trop parfois vous allez devoir le mettre dans une journée où vous en prévoyiez déjà 3, surtout si vous ne faites la Berlinale que deux ou trois jours, les WE.

A partir de 3 films dans une Berlinale on est "souris", 6 "hamster", 10 "écureuil", 20 films "chevreuil", 30 films "Cerf", 40 films "Mamouth", 46 on s'appelle Sunil (un trés bon ami), 50 on a triché. Ces prix sont remis à l'occasion du RV de traitement de la dépression post-berlinale, commencant dés le dimanche dit "Jour du Public", où tous les films de la compétes sont remontrés mais où les stars sont envolées, ainsi que les journalistes etc..., et les manutentionaires commencent à tout décrocher. Ce RV a donc lieu dans un café, avec double grog, et chacun montre avec fierté sa collection de billets déchirés - découvrant avoir oublié d'aller voir deux films dont les cartes étaient pourtant dans la poche, toujours intactes...

Liens de survie:
http://www.tip-berlin.de/berlinale2012
Chasseauxstars
Arte accompagne le festival
Le directeur en interview, Dieter Kösslick
La Section Forum, une vue de FilmFestival

Films francophones, une présentation (en allemand)