Friday 26 September 2014

J'aime l'entreprise


J'aime l'entreprise.

Cela fait maintenant 17 ans que je travaille dans le privé.

J'ai été employé précaire, accumulant les CDD auprès de jusqu'à 3 employeurs en même temps, pour un temps de travail contractuel hebdomadaire supérieur à 48h, entre deux périodes de chômage.

J'ai été consultant free lance, cherchant mes clients seuls, démarchant, négociant avec des donneurs d'ordres qui comprimaient toujours plus mes tarifs journaliers.

J'ai été employé en CDI, avec ou sans RTT.

J'ai été cadre commercial, aidant des entreprises à prendre des décisions d'investissement informatiques décisives pour leur avenir.

J'ai été directeur gérant d'entreprise, gérant un budget supérieur à 5 Millions d'Euros, un chiffre d'affaires de 40 Millions et 60 salariés.

Je suis Directeur Commercial à l'International, dirigeant 4 équipes de 40 commerciaux, sur la moitié de l'Europe, le Moyen-Orient, l'Afrique, vendant des solutions informatiques d'analyse décisionnelle, permettant aux entreprises de comprendre leurs marchés, de faire de l'analyse prédictive, d'investir.

J'ai travaillé en France, en Allemagne, actuellement en Angleterre.

Je suis Conseiller au Commerce Extérieur, membre du réseau des CCEF qui veulent aider la France à réussir à l'international, sur nomination du Premier Ministre Jean-Marc Ayrault.

Je veux le remplacement de Manuel Valls.

Le marché du travail à l'anglaise est une catastrophe pour toute entreprise ne vivant pas en situation de monopole. L'absence de représentation des salariés, l'arbitraire patronal à faibles limitations, ont comme principales conséquences de réduire considérablement la productivité, et d'augmenter l'attrition. Des décennies de réformes libérales, notamment du New Labour, ont affaiblies les structures étatiques et les infrastructures tout court, causant des pertes de productivité en cascade.

Le marché du travail à l'allemande s'est flexibilisé avec Schröder. Cela n'a pas aidé les entreprises du Mittelstand. Le marché intérieur s'étant écroulé, elles sont allées chercher leurs marchés à l'international. La productivité élevée d'employés bien formés se paye: les salaires des employés dans les secteurs innovants et exportateurs sont supérieurs à ceux des Français ou des Anglais. Les entreprises allemandes ont l'un des taux de réinvestissement les plus élevés d'Europe, mais les communes et les régions sont asphyxiées, plus de 200 Milliards de retard d'investissement se sont accumulés. Enfin, le taux de pauvreté ne cesse d'augmenter depuis 2002, et le lancement des réformes Schröder.  Je me permets ici de citer le résumé du livre de l'économiste Guillaume Duval sur le modèle allemand:

 "Cette réussite est due surtout aux points forts traditionnels du pays : un système de relations sociales très structuré, un monde du travail où le diplôme ne fait pas tout, un pays où l’entreprise n’appartient pas aux actionnaires, une forte spécialisation dans les biens d’équipement et les technologies vertes, une longue tradition de décentralisation qui permet de disposer partout d’un capital financier, culturel, social, humain suffisant pour innover et entreprendre, etc. Au cours de la dernière décennie, le boom des pays émergents a permis à l’industrie allemande de profiter pleinement de ces atouts. Au contraire, la profonde remise en cause de l’État social, menée au début des années 2000 par le chancelier social-démocrate Gerhard Schröder, a probablement fragilisé le modèle allemand : le développement spectaculaire de la pauvreté et des inégalités menace son avenir."

Le marché du travail Français a été saccagé par 12 ans de gouvernement de droite ou pusillanimes, qui ont, par idéologie, refuser de comprendre qu'innovation et investissements, vue la faiblesse des marges des entreprises créatrices et la force de secteurs privés en quasi-monopoles ou en rente de situation étranglant leurs fournisseurs, ne pouvait venir que d'une action volontariste de l'Etat.

Un message récent parle de socialisme-réaliste et en creux d'un socialisme archaique. Je suis dans la Fédération des Français de l’Etranger le mandataire de Maintenant la Gauche, le courant représentant ce socialisme archaique.

Et je dis que l'archaisme, c'est continuer dans une voie qui depuis 40 ans et le premier choc pétrolier a échoué.

Je ne soutiens pas les frondeurs parce que j'aime le drapeau rouge. Ce n'est pas un positionnement pour le plaisir d'être à gauche. Ce n'est d'ailleurs pas non plus la motivation des frondeurs. Je les soutiens parce que la modernité, et le réalisme est de leur côté.

J'aime l'entreprise.  Celle qui innove, qui invente, qui forme, qui inclut, qui rémunère justement et qui partage la richesse produite par l'impôt et les cotisations, par la co-gestion.

Je vois comment le marché Français s'effondre, asphyxié par une combinaison de refus d'innover, de manque d'investissement, et de faiblesse intellectuelle à comprendre les évolutions profondes des marchés mondiaux, de l'économie mondiale.

La politique de Valls est une impasse mortelle.

Le Pacte de Responsabilité est un abus de confiance terrible, un gâchis impardonnable. 40 Milliards de revenus de l'Etat vont être engagés sans contrôle dans une gigantesque subvention sans pilotage.

 Ce ne sont pas les entreprises que j'aime qui en profitent, ce n'est pas la bonne méthode pour obtenir des entreprises qui le devraient d'investir. Ce sont les professions réglementées, les entreprises en position dominantes, les entreprises en quasi monopoles, qui en profitent le plus. Il n'y a pas de pilotage fin de cette subvention pour privilégier les TPME, les PME, les entreprises solidaires, les Joint Venture Public-Privé issus de la recherche fondamentale, les entreprises exposées à la concurrence internationale ou souhaitant acquérir des parts de marché à l'international.

Personne ne conteste que 10 ans de droite, et notamment l'effondrement des investissements privés entre 2003 et 2007, ont durablement plombé les entreprises.

Mais la méthode choisie est la pire.

Que certains décident de recourir à l'argument d'autorité, au rappel au "garde à vous" caporaliste, montre une faiblesse dangereuse de la pensée, et un mépris de la démocratie, qui m'amène à m'interroger.

Est-ce que ceux qui soutiennent ainsi aveuglément, en dépit des arguments, des faits, des leçons de l'histoire, comprennent qu'ils transforment le PS en un gigantesque lac de sel, stérile et sans vie ?

Que le PS ainsi caporalisé n'est qu'une version appauvrie du FN, sans débat interne, sans vote, dans l'obéissance aveugle à un chef?

Je veux le remplacement de Manuel Valls pour mettre en œuvre la politique pour laquelle les socialistes ont été élus.

Il fut déloyal à Jean-Marc Ayrault, sabotant son premier ministre pendant deux ans.

Avec ses amis idéologiques, les Moscovici, Cahuzac, Macron, Le Guen, il a empêché toutes les réformes structurelles: la réforme bancaire, vidée de tout sens par Bercy, la réforme fiscale, où Bercy REFUSA de livrer ses expertises à Matignon, la continuation de la politique sarkoziste absurde vis à vis des Roms, avec l'humiliation qui retomba sur le président.

Manuel Valls divise la gauche. Il divise le parti. Il veut la scission dans le parti. Il veut la chute de Hollande, persuadé de gagner dans un deuxième tour contre Le Pen. Cet homme n'aime pas l'entreprise: il ne la connaît pas.

Ou plutôt, il aime son entreprise privée, d'accession et de conservation du pouvoir.

C'est un illettré économique, aux dents bien longues.

Je veux la réussite de la gauche, et la réélection de Hollande sur la base d'un bilan, et de la réalisation du projet initial.

Cela passe par la chute de Valls, son remplacement, et un changement de politique, pour faire réussir la France.