Sunday 9 November 2014

Etre à la hauteur de l‘exigence morale du Socialisme


Le socialisme est un engagement moral fondant une éthique d’action

Etre socialiste, c’est vouloir, sur la base d’un engagement moral pour la Justice, habité d’une éthique de l’action, donner un sens raisonnable au Monde, permettre à la vie de s’épanouir dans la Liberté, parce que la société, solidaire, protège et encourage.

C’est cela, l’ambition et l’identité socialiste. C’est cela, qui devrai guider nos actions. C’est cela qu’il nous faut retrouver, en acceptant aussi la critique sans complaisance de notre action actuelle, de notre raisonnement, de notre Raison.

Léon Blum l’expliquait il y a presqu’un siècle, avec des mots qui n’ont rien perdu de leur actualité : « Le socialisme est donc une morale et presque une religion, autant qu'une doctrine. Il est, je le répète, l'application exacte à l'état présent de la société de ces sentiments généraux et universels sur lesquels les morales et les religions se sont successivement fondées. Sa doctrine est économique plutôt que politique. Pourquoi ? Parce que l'analyse de l'histoire - analyse que chacun de nous peut vérifier et confirmer par son expérience quotidienne - établit précisément que les faits économiques, c'est-à-dire les formes de la propriété, les phénomènes de production, d'échange et de distribution de denrées, dominent de plus en plus l'évolution des sociétés modernes, gouvernent de plus en plus leurs institutions et leurs rapports politiques. »

Gouverner, c’est choisir entre Morale et Tyrannie des Faits

Gouverner, c’est conduire une série de décisions sur des bases rationnelles, où la tyrannie ontologique, comme dirait Quiniou, le « faitalisme », d’après Nietzsche, réduit l’action politique sur un plan technico-économique, dirait Ricoeur, qui ajouterait,  en ne satisfaisant qu’aux exigences du rationnel, cette rationalité ne peut satisfaire l’homme moderne qui reste là, assoiffé d’un sens raisonnable. Habermas le formule ainsi : « Contre une réduction de type empiriste de la problématique rationnelle, seule sauve l’endurance à prendre les sentiers où la science, la morale et l’art communiquent encore ensemble. » Ou dit autrement : avoir raison d’après les experts techniques ne donne aucunement un sens commun, un espoir et une vision. Avoir raison avec les experts, c’est accepter un état de fait, et ne pas vouloir le transformer. C’est aussi inscrire son action dans l’horizon du visible, et non dans celui du possible.

Cela n’est pas très grave lorsqu’on est de droite : gouverner, c’est protéger des clientèles et des habitus, sociaux et moraux. Les faits bien souvent viennent à l’appui d’un appareil d’Etat qui ne demande qu’à servir les conservatismes, ou pour reprendre Ricoeur, à donner avantages et privilèges à la classe dominante du moment.

C’est beaucoup plus délicat de gouverner lorsque son engagement politique s’inscrit dans la tradition et la philosophie morale du socialisme. Car, fondamentalement, le socialisme reste une subversion, qui, parce qu’elle est morale, aura à créer de nouveaux faits, qui aura à s’imposer à la tyrannie ontologique pour créer un espace démocratique, qui devra aussi affronter des rapports de force objectifs, la solidarité universelle nécessitant forcément de ceux qui ne le sont pas, et ne le souhaitent pas, de le devenir pour le bien de tous, et in-fine, d’eux-mêmes.

Gouverner en étant socialiste, c’est donc se confronter à un rationnel qui souvent prends, avec une avalanche de faits, les apparences de la vérité scientifique, et qui, sapant la volonté jour après jour, heure après heure, tends – encore une fois pour paraphraser Habermas – à évacuer la question practico-morale « Que dois-je faire » de la réflexion, pour y substituer le point de vue d’une rationalité technocratique, qui réponds « il faut faire ce que de toute façon, tous faits bien soupesés, il faudra faire ».

Gouverner en étant socialiste nécessite donc une éthique de l’action, qui inspire, donne des forces, soit à la fois un socle solide, et une plate-forme pour prendre son élan.

Gouverner en étant socialiste, c’est aussi, forcément, par la force des faits et des choses, gouverner collectivement. Car comment résister à cette critique permanente de la Morale par une Raison impérieuse, technique, qui cherche la conservation des faits connus, si l’on est seul ?

Kant l’a exprimé sans doute le premier avec limpidité : la Morale est un Universalisme, c’est-à-dire que ne peut être une loi morale qu’une loi universelle. C’est pourquoi la première loi morale du socialisme, c’est le respect universel de la personne humaine. Une autre Loi morale, qui en découle, c’est donc l’Egalité dans la Fraternité, et une troisième, qui elle aussi est enfantée par les deux autres, la Liberté. Le triomphe de la Raison au Siécle des Lumiéres est un triomphe moral, qui enfanta la déclaration universelle des Droits de l’Homme, texte moral au plus haut point.

Pourtant, la rationalité technocratique ne cesse de critiquer cette morale en imposant le particulier, en séquençant et spécialisant le monde moderne, pour y créer des univers factuels en apparence séparés les uns des autres. Il y aurait dans cette rationalité des « personnes morales », les entreprises, ce qui en soi est au mieux une ironie, au pire un sarcasme. Il y aurait des « chômeurs », des « clandestins », des « salariés » et des « privilégiés », il y aurait « la Jeunesse » et « les Cassseurs », les « entrepreneurs » et les « syndicalistes », les « conservatismes » et les « reformismes ».

D’une maniére moins polémiste, et afin de préciser absolument cette critique de la Morale par la Rationalité, il y a des faits qui servent à décrire le monde et à orienter les questions, et les réponses, pour une action politique. Il y aura donc :

- la Dette Publique, qui en soi est la réponse à un excédent d’épargne, la dette devant bien être contractée par quelqu’un prêtant.

- la Monnaie, certes, mais on lui préfère l’Inflation, qui mesure à quel vitesse cette monnaie permet d’échanger biens et services.

- le taux de chômage, qui est surtout la privation des moyens d’existence par l’absence de rémunération.

- le niveau de prélèvement obligatoire, qui en réalité est redistribué, par exemple sous forme d’une allocation chômage à celui qui ne peut être employé, et qui est donc aussi un niveau indicatif de la redistribution des richesses dans une société solidaire.

- les déficits publiques, qui ont une définition extensible, et recouvrent aussi des salaires, des emplois, des biens et des services achetés et délivrés. Les Déficits publiques sont toujours le résultat d’arbitrages politiques entre recettes et dépenses, en pariant sur des évolutions économiques futures largement déterminées ailleurs que dans le champ politique.

Transformer le réel, et non en épouser les contours

Notre pratique de gouvernement depuis Mai 2012 est controversée au sein même du Parti Socialiste.

Certains y voient « la seule voie », d’autres une social-démocratie moderne enfin assumée face à des thèses jugées passéistes.  On sent déjà, à lire la défense même de la politique que nous menons, que nous ne sommes plus dans la philosophie morale du socialisme, mais bien dans l’obéissance à la tyrannie des faits, ou à la négation même de l’origine universelle du socialisme.

Comment le socialisme peut-il être passéiste, lorsque, toujours pour citer Léon Blum, « Le socialisme est né de la conscience de l'égalité humaine, alors que la société où nous vivons est tout entière fondée sur le privilège. Il est né de la compassion et de la colère que suscitent en tout cœur honnête ces spectacles intolérables : la misère, le chômage, le froid, la faim, alors que la terre, comme l'a dit un poète, produit assez de pain pour nourrir tous les enfants des hommes, alors que la subsistance et le bien-être de chaque créature vivante devraient être assurés par son travail, alors que la vie de chaque homme devrait être garantie par tous les autres. Il est né du contraste, à la fois scandaleux et désolant, entre le faste des uns et le dénuement des autres, entre le labeur accablant et la paresse insolente. »

D’autres voient dans notre politique une trahison, qui commença dès Mai 2012, en ne menant pas le premier rapport de force politique nécessaire, celui qui aurait dû mener à la renégociation du Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance (TSCG). Elle se poursuivit en ne mettant pas en acte le projet de Réforme Fiscale, en ne corrigeant pas les excès d’un accord paritaire de réforme du marché du travail qui refléta un rapport de force très favorable au Patronat face à un syndicalisme divisé. Elle s’acheva enfin en concentrant tous les moyens budgétaires dans un seul instrument : redistribuer des ressources fiscales des ménages vers les entreprises sous la forme d’une subvention globale, sans condition ni contrôle, nommée CICE puis Pacte de Compétitivité.
Il y a un échec. In y a en effet une défaite socialiste depuis Mai 2012. Nous l’avons payé aux Municipales, aux Européennes, aux Sénatoriales. Le Parti Socialiste, qui disposait de la majorité absolue au Parlement en Juin 2012, est sur le point de perdre sa majorité. Mais cet échec ne serait que politique, il serait surmontable.

Notre politique ne produit pas les résultats promis : certes, nous avons baissé le déficit publique, mais l’endettement de l’Etat a progressé, le chômage a gagné, imposant une vie de contraintes et d’angoisse à 1 million de compatriotes supplémentaires,  la pauvreté aussi, et son corollaire, le mal-logement. La croissance reste en panne, dans une économie européenne au bord de la déflation. Même la tyrannie des faits le dit ! Non, cette politique ne marche pas.

Mais l’échec économique est toujours relatif : il y a aussi des profiteurs de cet état de fait. Et un échec économique serait surmontable. Qui sait, peut-être que les entreprises, leur trésorerie remises à flot par le CICE, reprendront l’investissement ? Peut-être que la politique de la Banque Centrale Européenne, en affaiblissant l’Euro, permettra une reprise des exportations ? Peut-être que la baisse des prix de l’énergie vont booster la consommation ?

Ces paris, nous le voyons bien, sont des fatalismes. Ils s’abandonnent à des décisions, des évènements, des faits, donc une autre tyrannie hors de notre influence.

C’est que notre échec est bien plus grave que celui d’un échec politique ou économique.

Notre premier échec, c’est notre défaite morale.

Nous n’avons pas su, collectivement, conserver l’éthique d’action qui nous permit d’organiser les Primaires, première aventure collective pour de nombreux militants, de mener la campagne présidentielles et de gagner les législatives.

Nous avons été trahi moralement par une série de manquements individuels : cela commença certes dès les révélations sur le machisme toléré de Dominique Strauss-Kahn, dont nous ne tirâmes aucune leçon, avec l’affaire Cahuzac, avec les impudeurs issues de la vie privée de notre président, avec Thevenoud, avec les nominations boutiquières aux listes des Européennes, avec la nomination d’un Secrétaire National ayant échoué au gouvernement, avec tous ces petits scandales et ces compromissions où nous n’avons pas agi. Oui, la Justice est libre et indépendante, mais notre engagement est moral : nous avons un devoir aussi collectif ! Nous aurions dû ici agir.

Nous avons trahi moralement aussi toutes les règles qui régissent notre Parti. Notre Secrétaire National actuel n’est pas élu. Notre congrès statutaire n’a pas eu lieu. Nos forums de débats et de construction des synthèses sont désertés, méprisés. Les votes des militants, lorsqu’ils ne répondent pas aux attentes, sont manipulés. 

Bien plus grave est la trahison morale fondamentale : nous n’essayons même pas d’être fidèle à notre engagement, et nous plions aux doctrines des Droites Européennes.

Il nous faut donc reconstruire notre primat moral. Cela ne sera pas facile. Cela passe avant tout par un effort collectif : c’est aux militants de prendre le parti, et de changer les hommes qui le dirige.

Cela passe aussi par une interrogation fondamentale sur ce que nous souhaitons réaliser ensemble. Si le projet est de replâtrer un système économique et une Union Européenne tels qu’ils sont, pour continuer jusqu’à la prochaine crise spéculative, alors notre Parti ne fera pas l’économie d’une scission nécessaire entre ceux qui préfèrent obéir à des faits préparés par les Droites Européennes et ceux qui savent qu’agir selon notre philosophie morale, c’est se confronter aux Droites Européennes.

La première, la plus urgente contribution que le Parti Socialiste peut donc avoir dans le débat démocratique, c’est organiser, le plus vite possible, son congrès. C’est la condition morale à sa survie.

Car le congrès du Parti est le lieu où se retrempe la volonté morale de changer le monde, où se fonde le collectif qui veut la mettre en œuvre, c’est aussi le moment où les militants décident de leur gouvernance et de leurs représentants.

Ne pas tenir un congrès, c’est trahir l’exigence morale de démocratie.

Ne pas écouter les militants, c’est trahir la philosophie même du socialisme, irréductible à l’éthos d’un seul, à l’hybris de quelques uns.

Friday 26 September 2014

J'aime l'entreprise


J'aime l'entreprise.

Cela fait maintenant 17 ans que je travaille dans le privé.

J'ai été employé précaire, accumulant les CDD auprès de jusqu'à 3 employeurs en même temps, pour un temps de travail contractuel hebdomadaire supérieur à 48h, entre deux périodes de chômage.

J'ai été consultant free lance, cherchant mes clients seuls, démarchant, négociant avec des donneurs d'ordres qui comprimaient toujours plus mes tarifs journaliers.

J'ai été employé en CDI, avec ou sans RTT.

J'ai été cadre commercial, aidant des entreprises à prendre des décisions d'investissement informatiques décisives pour leur avenir.

J'ai été directeur gérant d'entreprise, gérant un budget supérieur à 5 Millions d'Euros, un chiffre d'affaires de 40 Millions et 60 salariés.

Je suis Directeur Commercial à l'International, dirigeant 4 équipes de 40 commerciaux, sur la moitié de l'Europe, le Moyen-Orient, l'Afrique, vendant des solutions informatiques d'analyse décisionnelle, permettant aux entreprises de comprendre leurs marchés, de faire de l'analyse prédictive, d'investir.

J'ai travaillé en France, en Allemagne, actuellement en Angleterre.

Je suis Conseiller au Commerce Extérieur, membre du réseau des CCEF qui veulent aider la France à réussir à l'international, sur nomination du Premier Ministre Jean-Marc Ayrault.

Je veux le remplacement de Manuel Valls.

Le marché du travail à l'anglaise est une catastrophe pour toute entreprise ne vivant pas en situation de monopole. L'absence de représentation des salariés, l'arbitraire patronal à faibles limitations, ont comme principales conséquences de réduire considérablement la productivité, et d'augmenter l'attrition. Des décennies de réformes libérales, notamment du New Labour, ont affaiblies les structures étatiques et les infrastructures tout court, causant des pertes de productivité en cascade.

Le marché du travail à l'allemande s'est flexibilisé avec Schröder. Cela n'a pas aidé les entreprises du Mittelstand. Le marché intérieur s'étant écroulé, elles sont allées chercher leurs marchés à l'international. La productivité élevée d'employés bien formés se paye: les salaires des employés dans les secteurs innovants et exportateurs sont supérieurs à ceux des Français ou des Anglais. Les entreprises allemandes ont l'un des taux de réinvestissement les plus élevés d'Europe, mais les communes et les régions sont asphyxiées, plus de 200 Milliards de retard d'investissement se sont accumulés. Enfin, le taux de pauvreté ne cesse d'augmenter depuis 2002, et le lancement des réformes Schröder.  Je me permets ici de citer le résumé du livre de l'économiste Guillaume Duval sur le modèle allemand:

 "Cette réussite est due surtout aux points forts traditionnels du pays : un système de relations sociales très structuré, un monde du travail où le diplôme ne fait pas tout, un pays où l’entreprise n’appartient pas aux actionnaires, une forte spécialisation dans les biens d’équipement et les technologies vertes, une longue tradition de décentralisation qui permet de disposer partout d’un capital financier, culturel, social, humain suffisant pour innover et entreprendre, etc. Au cours de la dernière décennie, le boom des pays émergents a permis à l’industrie allemande de profiter pleinement de ces atouts. Au contraire, la profonde remise en cause de l’État social, menée au début des années 2000 par le chancelier social-démocrate Gerhard Schröder, a probablement fragilisé le modèle allemand : le développement spectaculaire de la pauvreté et des inégalités menace son avenir."

Le marché du travail Français a été saccagé par 12 ans de gouvernement de droite ou pusillanimes, qui ont, par idéologie, refuser de comprendre qu'innovation et investissements, vue la faiblesse des marges des entreprises créatrices et la force de secteurs privés en quasi-monopoles ou en rente de situation étranglant leurs fournisseurs, ne pouvait venir que d'une action volontariste de l'Etat.

Un message récent parle de socialisme-réaliste et en creux d'un socialisme archaique. Je suis dans la Fédération des Français de l’Etranger le mandataire de Maintenant la Gauche, le courant représentant ce socialisme archaique.

Et je dis que l'archaisme, c'est continuer dans une voie qui depuis 40 ans et le premier choc pétrolier a échoué.

Je ne soutiens pas les frondeurs parce que j'aime le drapeau rouge. Ce n'est pas un positionnement pour le plaisir d'être à gauche. Ce n'est d'ailleurs pas non plus la motivation des frondeurs. Je les soutiens parce que la modernité, et le réalisme est de leur côté.

J'aime l'entreprise.  Celle qui innove, qui invente, qui forme, qui inclut, qui rémunère justement et qui partage la richesse produite par l'impôt et les cotisations, par la co-gestion.

Je vois comment le marché Français s'effondre, asphyxié par une combinaison de refus d'innover, de manque d'investissement, et de faiblesse intellectuelle à comprendre les évolutions profondes des marchés mondiaux, de l'économie mondiale.

La politique de Valls est une impasse mortelle.

Le Pacte de Responsabilité est un abus de confiance terrible, un gâchis impardonnable. 40 Milliards de revenus de l'Etat vont être engagés sans contrôle dans une gigantesque subvention sans pilotage.

 Ce ne sont pas les entreprises que j'aime qui en profitent, ce n'est pas la bonne méthode pour obtenir des entreprises qui le devraient d'investir. Ce sont les professions réglementées, les entreprises en position dominantes, les entreprises en quasi monopoles, qui en profitent le plus. Il n'y a pas de pilotage fin de cette subvention pour privilégier les TPME, les PME, les entreprises solidaires, les Joint Venture Public-Privé issus de la recherche fondamentale, les entreprises exposées à la concurrence internationale ou souhaitant acquérir des parts de marché à l'international.

Personne ne conteste que 10 ans de droite, et notamment l'effondrement des investissements privés entre 2003 et 2007, ont durablement plombé les entreprises.

Mais la méthode choisie est la pire.

Que certains décident de recourir à l'argument d'autorité, au rappel au "garde à vous" caporaliste, montre une faiblesse dangereuse de la pensée, et un mépris de la démocratie, qui m'amène à m'interroger.

Est-ce que ceux qui soutiennent ainsi aveuglément, en dépit des arguments, des faits, des leçons de l'histoire, comprennent qu'ils transforment le PS en un gigantesque lac de sel, stérile et sans vie ?

Que le PS ainsi caporalisé n'est qu'une version appauvrie du FN, sans débat interne, sans vote, dans l'obéissance aveugle à un chef?

Je veux le remplacement de Manuel Valls pour mettre en œuvre la politique pour laquelle les socialistes ont été élus.

Il fut déloyal à Jean-Marc Ayrault, sabotant son premier ministre pendant deux ans.

Avec ses amis idéologiques, les Moscovici, Cahuzac, Macron, Le Guen, il a empêché toutes les réformes structurelles: la réforme bancaire, vidée de tout sens par Bercy, la réforme fiscale, où Bercy REFUSA de livrer ses expertises à Matignon, la continuation de la politique sarkoziste absurde vis à vis des Roms, avec l'humiliation qui retomba sur le président.

Manuel Valls divise la gauche. Il divise le parti. Il veut la scission dans le parti. Il veut la chute de Hollande, persuadé de gagner dans un deuxième tour contre Le Pen. Cet homme n'aime pas l'entreprise: il ne la connaît pas.

Ou plutôt, il aime son entreprise privée, d'accession et de conservation du pouvoir.

C'est un illettré économique, aux dents bien longues.

Je veux la réussite de la gauche, et la réélection de Hollande sur la base d'un bilan, et de la réalisation du projet initial.

Cela passe par la chute de Valls, son remplacement, et un changement de politique, pour faire réussir la France.

Sunday 22 June 2014

Appel pour une autre politique de militants et sympathisants de gauche à l'Ètranger!

Je soutiens cette initiative issue de militants et sympathisants de gauche à l'Ètranger.
Nous devons nous retrouver, dialoguer, construire un nouveau pacte majoritaire, et je salue le courage des parlementaires réunis sour l'appel des 100.

Signez la contribution ici:
http://www.avaaz.org/fr/petition/Militants_et_Sympathisants_de_Gauche_a_lEtranger_Une_autre_politique_est_non_seulement_possible_mais_necessaire/?nmEGJfb

Contribution de membres et sympathisants du Parti Socialiste établis hors de France.

Certains membres de la FFE sont vivement préoccupés par l'évolution de la situation politique et économique de leur pays. Ils s'inquiètent des conséquences sur la vie démocratique et soutiennent les initiatives de parlementaires qui demandent un changement d'orientation politique.
 



Le 25 mai dernier, les électeurs ont adressé un coup de semonce aux décideurs européens, au  gouvernement français et à l'ensemble de la classe politique. Ce vote est une réplique violente du vote des élections municipales. Afin d'éviter une déflagration qui menacerait sérieusement la démocratie, un changement de cap doit être amorcé d'urgence. Les incantations ne sont plus suffisantes pour restaurer la confiance ou apaiser les craintes.  Certains parlementaires ont appelé de leurs vœux ce changement. Une pétition de militants et sympathisants, les Socialistes contre l’Austérité, ayant recueilli plus de 4 500 signatures en quelques jours, s'est fait l'écho de cet appel. Ces voix doivent être entendues. 
 



C'est par un travail collectif, issu de la base, que les socialistes pourront sortir de cette impasse. Pour cela, un sursaut collectif des militants, guidé par une vision, une ambition et des objectifs de solidarité sont nécessaires.
 

Les socialistes sortiront de l’ornière de l’abstention  et de la fuite de ses électeurs vers d'autres partis avec un projet mettant l'emploi au cœur de ses priorités.




Après une longue période d'illisibilité politique, le gouvernement s'est engagé sur une voie sociale-démocrate teintée de libéralisme. Il n'est pas acceptable que le discours du Bourget ait été  piétiné pour être remplacé par des mesures qui ont prouvé leur inefficacité dans les autres pays où elles ont été adoptées.  Les cadeaux aux entreprises devaient créer de l'emploi : le chômage ne cesse d'augmenter. La rigueur budgétaire et l'assainissement des dépenses publiques sont devenus les fils moteurs de la politique actuelle. La maitrise des comptes publics ne peut pas être une fin en soi. L'austérité, ça ne marche pas. Nous le constatons partout où elle a été appliquée en Europe. L'austérité tue l'activité économique et étouffe toute possibilité de croissance durable, porteuse d’un modèle de société plus écologique, plus sociale, plus solidaire, plus démocratique.

Pire, l'austérité aggrave les inégalités et la précarité, et bloque tous les changements indispensables pour fonder une croissance durable. Cette spirale doit être stoppée.
 

Nous nous inquiétons des coupes budgétaires qui vont être imposées aux Français établis hors de France, qui vont rendre leurs démarches toujours plus difficiles, longues et coûteuses, affaiblir notre potentiel économique et nos réseaux d'influence et culturels, aussi créateurs d'opportunités et de richesse.

Une politique de gauche doit avoir une vision et un projet pour l'ensemble de la société et éviter toutes les dérives droitières réactionnaires et conservatrices d’où qu’elles viennent.
 



Les socialistes français vivant à l'étranger qui partagent cette conviction veulent faire entendre leur voix et exigent la refondation du projet socialiste.
 



Parce que les politiques prises aux niveaux national et européen sont plus menaçantes que protectrices, parce qu’elles ne dessinent pas un avenir souhaitable pour ceux qui viendront après nous. Parce que les partis politiques sont décriés, souvent à juste titre. Le Parti socialiste doit écouter les lanceurs d'alerte qu'ils soient en France ou à l'étranger.
 

Une autre politique est non seulement possible mais nécessaire pour ne pas ajouter une troisième funeste date au 21 avril 2002 et au 25 mai 2014.
 

Premiers Signataires :


Youssef Ababou (Section des Isolés)

Valérie Battaglia (Bruxelles),

Jean-Christophe Begue (Bénin)

Arnaud Berthier ( Valence),

Myriam El Bettah (Münich)

Corinne Bolla-Paquet (Québec)

Michel Cullin (Autriche),

Sophie Correze-Essayophie (Casablanca),

Jean-Francois Damoiseau (Andalousie),

Elizabeth Garreault (Israel)

William Gueraiche (Dubai)

Patricia Grillo (Bruxelles)

Jean-Christophe Helary (Japon)

Charline Jan ( Amsterdam)

Stéphane Lesieur (Moscou)

Stéphane Menant (Luxembourg),

Maximilien Melissas (Isolés)

Claude Moreau (Munich),

Marc Naura (Londres),

Anthony Perinucci, (Berlin)

Mathieu Pouydesseau (Berlin),

Mounir Seifeddine (Liban)

Pascale Seux (Pologne),

Nicolas Stallievieri (Hambourg),

Jean-Yves Ragil (Londres),

Martine Vautrin-Djedidi (Tunisie)

Saturday 3 May 2014

Léon Blum plus moderne que les "modernistes" sociaux-libéraux!

En relecture au café des pages de la biographie de Léon Blum par Lacouture consacrées à la période 1921-1927.
Je cite: "il est vrai que (...) des formes nouvelles du capitalisme sont apparues (...) que la création et le développement, par dessus la concentration industrielle, de ce que vous appelez la superconcentration bancaire, (...) il est vrai que ce capitalisme impose sa dictature même aux États, même aux institutions politiques et que nous le voyons commettre chaque jour de nouvelles usurpations de souveraineté."
Ce sont les mots de Léon Blum en 1927, et non d'un observateur de la crise financière de 2008 qui imposa à tous les États une explosion de la dette publique, des politiques imposées en Europe par la Troïka, alliance des droites politiques et des relais institutionnels des marchés financiers, ni d'un critique du Traité de libre-échange transatlantique qui prévoit un abandon de souveraineté des États au profit de l'arbitrage privé.

Et sommes nous finalement face à une telle "modernité" que la réponse ne puisse être celle d'une philosophie politique d'action et de transformation sociale?

Le combat au sein de la social-démocratie européenne n'est pas entre les anciens et les modernes, mais entre ceux qui veulent transformer encore les rapports sociaux et économiques pour éviter les pires catastrophes, les exploitations les plus viles et extrêmes, et ceux qui ont abandonné tout espoir de changement, qui espèrent, en appliquant les mêmes recettes que nos adversaires, en en réduisant juste l'amertume, qu'une aumône future sera faite, qu'un peu de la prospérité d'en haut redescendra vers le bas.
Il y a des irresponsables au sein du parti. Ce sont ceux qui, capitulant devant les gouvernements de droite, appliquant leurs méthodes de gouvernement, sapent les ferments de la démocratie.
Ce sont ceux qui, sourd à l'inefficacité même de ces potions amères, même sucrées d'une grâce aux petits retraites, choisissent le divorce de la base et de ses représentants, plongeant la gauche dans la torpeur, prêts à laisser le nouveau fascisme séduire les classes populaires et moyennes.
Ce sont ceux qui, esclaves de maîtres financiers, ont abdiqué leurs capacité de combat, dissimulant leur obéissance derrière une façade autoritaire et décidée.

Les irresponsables vont faire de la 5ème puissance économique mondiale une nouvelle Grèce.

Moi je leur dis Non.
On est dans ce combat pour porter le rapport de force, le conflit.
On est dans ce combat pour défendre la démocratie.
On est dans ce combat pour que toute la société prospère dans la paix et le respect, dans un environnement préservé.

On est pas dans ce combat pour éviter des "remontrances" de politiciens de droite, qu'ils s'appellent Barroso, Oliver Rehn, Merkel ou Draghi. Ni pour se courber devant le nouveau mur de l'argent.

Suis-je dangereux gauchiste, utopiste désespéré ?
Je suis cadre dirigeant dans le privé, je n'ai jamais travaillé que dans le privé, à l'international. J'ai été directeur gérant d'une sarl avec 60 salariés, je dirige aujourd'hui une organisation répartie entre Londres, L'Allemagne, la Suisse et L'Autriche.
Je vends des solutions informatiques aux entreprises et gère des organisations commerciales complexes sur plusieurs pays.
Les solutions que je vends sont dans l'informatique décisionnelle. C'est au coeur de la fabrique à décisions des entreprises et des investisseurs.
Les entreprises pour lesquelles j'ai travaillé ont pu être des start-up ou cotées au Nasdaq, au Nikkei.
Parti de pas grand chose, j'ai progressé dans cette classe sociale qui profite de la concentration des richesses vers le haut.
Et j'observe de l'intérieur les processus de décision, les motivations aux investissements ou non, le jeu des acteurs économiques, l'importance sous-estimée par elle-même de la puissance publique comme régulatrice et donneuse d'ordre.
Je vois les habitus sociaux. Je ne les partage pas. Si je me permets 3 vélos, je n'ai pas de permis de conduire ni ne joue au golf (je joue aux échecs, loisir bien plus répandu en clubs dans les classes populaires et modestes que ce que son image véhicule).

C'est de cette position que je parle.

Léon Blum avait raison en 1927 de tirer de son analyse à la fois une volonté d'action politique face à une domination de la Finance qu'il voyait d'abord s'attaquer aux fondements politiques de la société. Il avait aussi raison, face à l'echec d'un cartel des gauches dominés par les radicaux et les républicains, de vouloir construire une unité de la gauche qui sera menée au pouvoir par la SFIO.

Nous avons besoin d'une alliance à gauche, qui sera menée non pas par les sociaux-libéraux qui font en ce moment là démonstration de leur impuissance.
Mais bien par les femmes et hommes socialistes qui croient en l'action, au delà des postures tribunitiennes, mais au coeur des conflits et des combats à mener.